9 Mars 2015
Philippe P... à Pascale Expilly
Consternant !
Madame, le 9 mars 1959, Al Mett révélait dans la revue Natural Sciences la découverte d'un spécimen mutant de ces petits êtres marins dont vous vous êtes faites la représentante quasi officielle. Il est scandaleux que nulle part dans votre exposition vous ne fassiez référence à cet évènement majeur!
Les caractéristiques de ce spécimen sont si particulières qu'elles ne peuvent que conforter l’existence d'une troisième division de la classe des sarcopterygiens, intermédiaire donc entre les mammifères humains et le coelacanthe.
Je vous le faisais remarquer récemment : une approche scientifique rationnelle donnerait une dimension supplémentaire à vos travaux et vous permettrait d'en faire légitimement écho dans Vie et Avenir, pour ne citer que cette revue.
Ci joint une maquette de la découverte d'Al Mett, mettant en évidence ses particularités, en particulier l'absence d'appendice crânien.
Cordialement
30 Avril 2015
Pascale Expilly à Philippe ...
Monsieur Pourrat, voici enfin la réponse à votre invective datée du 9 Mars 2015.
De récentes découvertes permettent d’affirmer que les petits êtres dont il est question sont issus, en effet, de la classe des sarcoptérygiens… et plus précisément du chtyostega résolument tétrapode. Ces conclusions sont donc un peu différentes de celles que vous exposiez le 9 Mars 2015 : depuis le Dévonien Supérieur, s’est développée une classe intermédiaire entre la classe des anoures et la classe des mammifères…
Le spécimen mutant que vous avez évoqué, et dont vous avez envoyé la photographie, n’est qu’en apparence équipé pour plonger… Sa physiologie (cavité remplie de vide) empêche toute immersion… Peut-on véritablement l’apparenter à l’espèce qui nous intéresse ? C’est pourquoi je suis restée discrète quant à cet évènement majeur !!!
Ci-joint, une photographie qui témoigne des recherches en cours.
Le détail de ces recherches dans un prochain édito!
Cordialement
4 Mai 2015
Pascale Expilly à Philippe P... (suite)
Comme convenu, voici les dernières conclusions se rapportant à l'étude d'os pouvant éventuellement leur appartenir... : "Des chercheurs ont réussi à décoder un génome à partir d’un échantillon ADN microscopique prélevé sur un os trouvé dans l’Atlantique nord. Cet os pourrait appartenir à cette espèce mal connue.
Le génome séquencé montre d’importantes similitudes avec le génome de la grenouille xenopus tropicalis, mais aussi, et cela est sidérant, avec le génome humain.
Les ostéologues convoqués autour de ces découvertes (3 - 4 - 5 - 6 - 7) estiment qu’il s’agit d’os de membres antérieurs, et plus spécifiquement de zeugopodes dont le radius et le cubitus ne feraient qu’un.
On rencontre cette particularité chez les amphibiens anoures, mais leurs radius/cubitus sont beaucoup plus courts.
D’après ces chercheurs, les radius/cubitus présentés ici constitueraient des «avant-bras» fins et longs. Les conclusions plus récentes concernant les humérus (1 - 2), que l’on a longtemps pris pour des fémurs de grenouilles (anura), constitueraient eux de longs et frêles stylopodes. On peut donc imaginer un membre antérieur, très long, très fin qui pourrait ressembler à un petit bras.
Ces os, vieux de 300 ans au moins, ont été trouvés en milieu marin, essentiellement dans l’Atlantique Nord, ce qui écarte toute possibilité qu’ils puissent appartenir à une espèce d’anoures.
Spécimen représenté à l’échelle 1/1, d’après les témoignages référencés par le Natural History Museum of London."
Cordialement
4 Mai 2015
Philippe P... à Pascale Expilly
Madame, mes collaborateurs et moi ne pouvons que nous féliciter de l'évolution de votre approche concernant ces petits êtres.
La tentative de classification dont vous vous faites la porte-parole évite l’écueil d'une simplification rapide.
Nous n'écartons pas cependant l'hypothèse d'authentiques os de grenouilles de type Eleutherodactylus audanti. En effet le professeur S. Blair Hedges et son équipe de l’université de Pennsylvanie présentent l'hypothèse que ces grenouilles auraient voyagé sur des objets flottant sur les mers.
Le sujet n'est donc pas clos et merci donc d'avoir permis de le relancer sur des éléments pouvant enfin être analysés.
Confraternellement
5 Mai 2015
Pascale Expilly à Philippe P...
Monsieur, je savais que vous me parleriez de l' eleutherodactylus audanti... Mais le professeur S. Blair Hedges évoque une localisation géographique très précise : l'Amérique du sud, l'Amérique centrale, les Antilles...
Que des grenouilles aient navigué dans les Caraïbes ne fait aucun doute... Mais les os dont nous parlons ont été trouvés au grand large, dans la partie septentrionale de l'Océan Atlantique. Une grenouille embarquée aurait-elle pu survivre à un tel voyage ?
Cordialement